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Festival de Jazz de Coutances 2009

Affiche_Coutances_2009.jpg

Nous avons profité d'un séjour à Caen pour participer, pour la première fois -mais certainement pas la dernière-, au Festival de Jazz "Sous les Pommiers à Coutances (dans la Manche). Oui ! je sais. En étant de Marseille ce n'est pas évident d'y aller et sans l'information transmise par Sandrine, peut-être serions-nous passés à côté d'un fabuleux concert auquel nous avons assisté.

Je ne peux m'empêcher d'en parler ici et je pense que l'article de Stéphane Barthod sera plus à même que moi de parler en terme technique du Quartet de Branford Marsalis.

On l'oppose souvent à son frère Wynton, tenant d'un certain classicisme. Pourtant, malgré des expériences diverses : Sting, Buckshot LeFonque ou encore Steve Coleman, Branford Marsalis propose aussi un jazz très fortement ancré dans la tradition.

Ce soir, il nous propose avec son quartet un concert remarquablement construit. Après une entrée en matière en force, sur un tempo rapide, le quartet "réduit la voilure" sur le deuxième morceau. Marsalis offre sur ce thème comme tout au long de la soirée un solo intense et inspiré, mais il laisse surtout beaucoup de place à ses compagnons. Le saxophoniste prend ensuite le soprano pour un titre lent et lyrique, n'échappant pas par instants à une certaine emphase. Changement complet de climat ensuite : les musiciens attaquent un thème à l'écriture plus moderne, sur lequel le batteur Justin Faulkner, remplaçant pour l'occasion de Jeff 'tain' Watts, impressionne par ses qualités musicales, bien au-delà d'une évidente puissance de jeu. Il sait se mêler subtilement aux phrases des solistes, faisant preuve d'une formidable capacité d'écoute dans l'accompagnement et les relances. Passage ensuite à l'alto, avec lequel Branford Marsalis ne s'était pas exprimé depuis très longtemps, pour un morceau enlevé, tout en décontraction. Le saxophoniste retourne au soprano, qu'il affectionne tout particulèrement sur les tempos lents, et s'exprime avec intensité sur une composition à la tonalité plus dramatique. Les trois compagnons d'Eric Revis se retirent alors, laissant le contrebassiste seul sur scène pour un solo remarquable, en introduction au dernier titre de la soirée. Même si le saxophoniste n'a pas forcément donné le meilleur de lui-même, il nous a offert un concert swinguant et authentique.

Les_4_musiciens.jpg

Texte et photos : Stéphane Barthod

Personnellement j'ai énormément apprécié ce concert. Pour la première fois nous étions au deuxième rang des spectateurs, quasiment face aux musiciens. Ce placement nous a permis d'entendre la musique directement des instruments et non à travers les baffles (placées de part et d'autre de la scène, tournées vers le public bien évidemment), et donc de bien entendre les sons fluides des différents saxos employés par Branford Marsalis.

Branford_Marsalis.JPG Branford_Marsalis_quartet.JPG

C'était également très impressionnant de voir l'expression "pianistique" de Joey Calderazzo. qui se servait de son siège comme trampoline. A plusieurs reprises je me suis imaginée le piano passant au travers de la scène tellement ça sautait !!! Par contre, pourquoi un pianiste interprétant un morceau "classique" se croit-il obligé de faire des "simagrées et ronds de bras" alors que quelques instants avant il laissait courir ses doigts naturellement sur le clavier ? Bon ! Faut croire que cette attitude est nécessaire pour faire passer les émotions dans les doigts.

Quant au batteur, Justin Faulkner, qui comme le dit Stéphane Barthod ne fait pas parti du quartet "officiel", c'est un véritable prodige. Moi qui n'apprécie pas outre mesure la batterie seule, j'avoue que j'ai été vraiment subjuguée par le jeu musical de Justin Faulkner.

C'est sans doute le bassiste, Eric Revis, qui m'a le moins impressionnée. [1]

"Jazz sous les Pommiers" fait vibrer Coutances pendant toute la semaine de l'Ascension et ce depuis 28 ans maintenant. Nous avons également profiter de concerts "off" en divers endroits de la ville, tout ça sous le soleil ce qui ne gâche rien.

Merci encore Sandrine de nous avoir parlé de "Jazz sous les Pommiers". Tant pis pour vous, vous nous reverrez sans doute dans les années à venir pendant la semaine de l'Ascension si d'autres concerts intéressants se présentaient :)

Notes

[1] Il faut dire que je suis très admirative du jeu musical de Diego Imbert qui joue avec Birelli Lagrène

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