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lundi 14 mars 2011

Coup de gueule (bis)

Pas plus tard que ce matin, je parlais de mon "coup de gueule" sur la ville de Marseille, au risque parait-il d'essuyer des poursuites pour "diffamation"... N'aurions nous plus le droit de nous exprimer librement ?

Cet après midi, je reçois un "coup de gueule" lancé par Philippe Carrese.

Objet : Billet Humeur_Philippe CARRESE
  J'AI PLUS ENVIE
J'ai plus envie.
J'ai plus envie de me prendre le quart-monde dans la gueule chaque fois que je mets un pied sur la Canebière.

Je m'apprêtais à écrire une chronique rafraîchissante pour un magazine d'été riant, bien décidé à taire mes énervements habituels. J'avais pris de bonnes résolutions, rangé ma parano dans ma poche et mes colères avec mes tenues d'hiver, au fond d'un placard. Je m'apprêtais même à faire de l'humour. Quelques fois, j'y arrive. Mais voilà. Une randonnée pédestre éprouvante entre les Cinq Avenues et le cours d'Estienne d'Orves a sapé mon moral et éradiqué mes résolutions optimistes.

J'ai plus envie de relativiser. J'ai plus envie de faire de l'humour. Et j'ai plus envie de subir ce cauchemar quotidien.

J'ai plus envie de supporter toute la misère du monde à chaque coin de rue.

J'ai plus envie de slalomer sans cesse entre des culs-de-jatte mendiants, des épaves avinées et des cartons d'emballages de fast-foods abandonnés sur le bitume chaotique du premier arrondissement.

J'ai plus envie de cette odeur de pourriture qui me saute à la gorge, de cette odeur d'urine à tous les angles de travioles, de cette odeur de merdes de chiens écrasées sur tous les trottoirs, de ces relents de transpiration et de crasse sur les banquettes arrière du 41.

J'ai plus envie de perdre des heures en bagnole dans un centre-ville laid, dévasté par manque total de prise de conscience individuelle et d'organisation collective.

J'ai plus envie de voir ma difficile survie professionnelle lézardée par des bureaucrates en R.T.T, assenant au petit peuple que la voiture est un luxe inutile, eux qui n'ont sans doute plus pris un métro depuis des lustres.

J'ai plus envie de me retrouver sur le parvis de la gare Saint Charles à onze heures du soir avec mes jambes et ma mauvaise humeur comme alternative à l'absence totale de transports en commun et à la présence suspecte de rares transports individuels qui frisent l'escroquerie.

J'ai plus envie.

J'ai plus envie de baisser les yeux devant l'indolence arrogante de jeunes connards.

J'ai plus envie de jouer les voitures-balais pour de malheureux touristes étrangers bouleversés, fraîchement dévalisés par des crétins sans loi ni repère.

J'ai plus envie de me retrouver à chercher des mots d'apaisement et à soliloquer des propos hypocrites sur la fraternité et la tolérance lorsque mes enfants se font racketter en bas de ma ruelle.

J'ai plus envie de me laisser railler par ces troupeaux d'abrutis incultes, vociférant et bruyants au milieu des trottoirs qui n'ont qu'une douzaine de mots à leur vocabulaire, dont le mot « respect » qu'ils utilisent comme une rengaine sans en connaître le sens.

J'ai plus envie de contempler mon environnement urbain saccagé par des tags bâclés et des graffitis bourrés de fautes d'orthographe. L'illettrisme est un vrai fléau, il plombe même l'ardeur des vandales.

Et aussi...

J'ai plus envie de voir les dernières bastides mises à bas, les derniers jardins effacés d'un trait négligent sur des plans d'architectes en mal de terrains à lotir.

J'ai plus envie de cette ville qui saccage son passé historique sous les assauts des promoteurs (le comblement de l'îlot Malaval est une honte).

J'ai plus envie de cette ville qui perd sa mémoire au profit du béton.

Et encore...

J'ai plus envie d'écouter poliment les commentaires avisés des journalistes parisiens en mal de clichés, plus envie d'entendre leurs discours lénifiants sur la formidable mixité marseillaise. Elle est où, la mixité ? De la rue Thiers au boulevard des Dames, la décrépitude est monochrome.

J'ai plus envie de traverser le quartier Saint Lazare et de me croire à Kaboul.

J'ai plus envie non plus de me fader encore et toujours les exposés béats de mes concitoyens fortunés, tous persuadés que le milieu de la cité phocéenne se situe entre la rue Jean Mermoz et le boulevard Lord Duveen. Désolé les gars, le centre ville, à Marseille, c'est au milieu du cloaque, pas à Saint Giniez. Tous les naufrages économiques de l'histoire récente de ma ville tournent autour de cette erreur fondamentale l'appréciation de la haute bourgeoisie locale.

J'ai plus envie de ce manque d'imagination institutionnalisé, plus envie de palabrer sans fin avec des parents dont la seule idée d'avenir pour leur progéniture se résume à : «un boulot à la mairie ou au département».

J'ai plus envie d'entendre les mots «tranquille» «on s'arrange» «hé c'est bon, allez, ha» prononcés paresseusement par des piliers de bistrots.

J'ai plus envie de ce manque de rigueur élevé en principe de vie.

J'ai plus envie de l'incivisme, plus envie de la médiocrité comme religion, plus envie du manque d'ambition comme profession de foi.

J'ai plus envie des discours placebo autour de l'équipe locale de foot en lieu et place d'une vraie réflexion sur la culture populaire. J'ai plus envie non plus de me tordre à payer des impôts démesurés et de subir l'insalubrité à longueur de vie.

J'ai plus envie de m'excuser d'être Marseillais devant chaque nouveau venu croisé, décontenancé par sa découverte de ma ville. Ma ville !

Et pourtant, Marseille.

Pourquoi j'ai plus droit à ma ville ? Merde !

Philippe Carrese, pour Mars Mag, juillet 2006

Ce billet a 5 ans !!! mais il est tellement vrai !!

jeudi 25 mars 2010

Marseille 2013

Ne me rappelant plus quand Marseille a été "élue" Capitale Européenne de la Culture 2013, j'ai cherché sur Google et la première phrase apparaissant sur le site du Conseil Général des Bouches du Rhône est la suivante :

Le 16 septembre 2008, Marseille a été élue Capitale européenne de la Culture 2013. Au delà de la commune de Marseille, c'est tout un territoire qui a soutenu le projet et l'a remporté. Etre capitale européenne de la culture en 2013 est pour tous un défi que le Conseil général est prêt à relever.


Cela fait donc 18 mois à présent que Marseille se prépare à un tel évènement et personnellement, même si je ne participe pas forcément aux manifestations organisées, je m'en suis beaucoup réjouie... Comme tout régional, même si je n'habite pas Marseille, je suis marseillaise !

Il est vrai aussi que, l'accès de Marseille étant tellement complexe, quand je vais à Marseille, c'est avec un but très précis, pour aller d'un point A à un point B et que du coup je passe à côté de la vie marseillaise proprement dite.

Aujourd'hui j'ai eu l'opportunité de passer une grande partie de la journée "en ville" !

Départ métro La Rose à 9 h 30 : si en 2013 il y a toujours aussi peu de places de parking, cela ne motivera pas les "banlieusards" à aller participer aux manifestations.

Arrivée à Castellane. Etant en avance pour notre 1er rendez vous (il était 10 h du matin), avec mon mari, nous décidons de passer à travers une petite partie du "réputé" marché du Prado. Quand j'y allais plus régulièrement, il y a une dizaine d'années, il fallait jouer des coudes pour approcher les étals. Ce matin, en passant près des étals "alimentaires", visiblement les chalands ne se bousculaient pas.

A la sortie de notre rendez-vous, nous décidons de faire la deuxième partie du marché, où se trouvent beaucoup de marchands de vêtements, de sacs et souliers, ou encore des camelots et leur... camelote !

Pendant une quinzaine d'année j'allais sur ce marché pour "m'habiller" ou trouver des vêtements pour mes enfants, des vêtements de qualité (voire même de "marque") à des prix abordables

Ce matin, c'était désespérant (ou accablant, affligeant, consternant, contrariant, décourageant, démoralisant, désolant, écœurant, navrant : rayer la ou les mentions inutiles ;) !). Aucune envie de regarder, de s'arrêter. Le regard des gens est vide. Les marchands ont perdu leur faconde. Les produits proposés n'ont aucune "tenue". La mode en plus de ça est vraiment triste, à l'image des gens, à l'image de la société.

Le choc !

Pour nous ressaisir, nous allons manger avec notre fils, à l'opposé, du côté de la Joliette. C'est un quartier d'affaires en pleine mouvance et restructuration mais avec aussi de magnifiques bâtiments tels les Docks. Après le repas, Philippe nous a fait traverser ces bâtiments et nous a même emmené voir la magnifique maquette montrant tous les projets d'évolution de la ville dans la cadre de "Marseille, Capitale Européenne de la Culture 2013". Une charmante hôtesse était là pour nous donner quelques informations complémentaires.

L'heure est venue de laisser Philippe retourner à son travail et nous d'aller à notre deuxième rendez-vous non sans faire une halte au centre de Marseille. Pour cela nous prenons -pour la première fois depuis sa reconstruction- le tramway : Joliette - Alcazar Belsunce par la rue de la République (en tournant à la place Sadi Carnot).

Nouveau choc !

Cette magnifique rue (sur un plan architectural !) bordée d'immeubles "hausmaniens", si animée dans le passé, a été vidée d'une partie de ses habitants laissant place à des immeubles aux magasins et volets fermés, aux façades abandonnées, dont certaines arborent des panneaux publicitaires proposant des bureaux. Heureusement le tramway passe suffisamment vite pour ne pas s'éterniser devant ce triste spectacle.

Notre arrêt, devant l'Alcazar me permet de découvrir (c'est vous dire à quel point je ne "descends" plus à Marseille !) la restauration de cette ancienne salle de spectacle transformée en bibliothèque municipale (ouverte au public en 2004).

De là nous allons dans le grand centre commercial qui lui fait face (avec une grande enseigne spécialisée dans le multimédia, livres et autres ;)) et ne pouvons que constater que les abords sont sinistres, aux devantures de magasins fermées et taguées, A proximité de tout ça le "World Trade Center de Marseille" ! Tellement peu reluisant pour l'image de Marseille qu'il est question qu'il soit "délocalisé" !

Il est temps pour nous d'aller à notre deuxième rendez-vous en reprenant le métro à "Noailles" ce qui nous donne l'occasion de traverser le cours Belsunce et la Canebière. Ah ! notre Canebière ! Elle est connue dans le monde entier.Tous ceux qui l'ont chantée donnaient des frissons d'envie de la connaître ! Elle est méconnaissable.Triste elle aussi. Plus aucun caractère. Vide.

C'est tête baissée que nous poursuivons notre chemin.

Marseille, Capitale Européenne de la Culture 2013 ? Il ne reste que trois ans.

Trois ans pour être digne de cet honneur ? J'avoue honnêtement douter de la capacité des dirigeants de cette opération à arriver à leurs fins sans tomber dans le "vite fait-mal fait".

J'étais fière de faire visiter Marseille à mes amis étrangers. Après ce que j'ai vu aujourd'hui, j'ai honte.

samedi 22 août 2009

Anne-Marie Bost-Vieilly

 Fin 2005, j'avais consacré un article à ma mère, Anne-Marie Bost-Vieilly, et à ses œuvres picturales.

Celui-ci n'étant plus accessible, je le reprends ici (en l'actualisant).

Elle n’est pas un peintre du dimanche… Anne Marie Bost-Vieilly travaille encore à améliorer son style.

Après avoir étudié cet art à Grenoble, à la fin des années 1930, des ennuis de santé ne lui ont malheureusement pas permis d'aller aux Beaux-Arts à Paris (où elle avait été admise). L'approche de la guerre a complètement anéanti ses projets d'études artistiques. Et c'est donc, en quelque sorte, en autodidacte qu'elle continuait à progresser.

La vie quotidienne a fait d’Anne-Marie une mère débordée par 5 enfants dont elle s'est occupé avant de penser à elle vraiment.

Passionnée pendant de longues années par deux associations -aux buts assez dissemblables en apparence mais toutes deux veillant à préserver l’avenir- à savoir, pour l'une, s’occuper des familles nombreuses et, pour l'autre, agir pour l’environnement de sa ville d’adoption –Marseille–, Anne-Marie a eu l'opportunité de reprendre ses carnets de croquis (mais aussi ses pinceaux !).

Différents voyages autour -ou grâce ?- à ces associations lui ont redonné goût à "croquer" en quelques secondes ce qui lui accrochait le regard. Sa façon à elle de "photographier" !

Talentueuse, Anne-Marie Bost-Vieilly a choisi principalement l’aquarelle pour s’exprimer – un « art » difficile, pour qui s’y connaît un peu : tout est dans la transparence et dans l’art du "détrempage" –.

... Mais l’acrylique lui a ouvert des horizons nouveaux et inattendus qui lui ont permis de renouveler un style pourtant déjà bien affirmé et d’explorer de nouveaux moyens d’expression...
... au point, parfois, que l’auteur de ces lignes se plaît à imaginer qu’elle retrouve un peu plus les chemins de l’acrylique….

Les pages qui suivent présentent une petite partie de ses œuvres jusque et y compris celles qui ont été -in extremis- sauvées de la poubelle…

Petit clin d'œil :

Anne-Marie Bost-Vieilly pouvait-elle imaginer, lorsqu'elle fit les croquis de Philippe, ce joli poupon qu'elle a si bien croqué en septembre 1979, que celui-ci mettrait toute sa maîtrise informatique au service de cette galerie quelques 30 ans plus tard ? [1]

De multiples "entrées", ci-dessous, permettent de se promener dans les différentes galeries. Tous les tableaux ici exposés ne font bien entendu partie que de collections privées et sont la propriété exclusive de leurs détenteurs.

Période « grenobloise» (1937-1945)Parents_.jpg

   * Aquarelles
   * Huiles
   * Croquis

Période marseillaise (depuis 1977)

   * Acryliques
   * Aquarelles
   * Huiles
   * Croquis

Les différentes galeries ci-dessus s'enrichiront dans les jours, semaines ou mois à venir des tableaux qui jusqu'alors n'ont pu être insérés.[2]

Un réel plaisir des yeux !

Notes

[1] (Merci mon Pilou de nous consacrer -à ta Grand-Mère et moi- un temps si dur à trouver en ce moment !)

[2] Visiteurs ! Si vous détenez une de ces œuvres, merci de m'en communiquer la taille -et éventuellement en quelle année vous l'avez eue- afin que je puisse compléter le "catalogue". Merci beaucoup !

jeudi 23 juillet 2009

Il y a 12 ans...

... à quelques jours près (le 26 juillet 1997), nous vivions les affres que viennent de vivre les habitants des quartiers Sud de Marseille (dont mon frère et ma belle sœur, spectateurs impuissants).

Je crains que ce billet soit totalement inutile, lu -s'il l'est- que par les personnes "averties". Mais j'ai "besoin" de le crier : ARRETONS LE MASSACRE.

Hier c'était l'inconscience de responsables d'une décharge qui mettait à mal 3800 ha de pinèdes et garrigues, aujourd'hui c'est une "séance de tir à balles traçantes" qui a détruit déjà plus de 1100 ha et il y a même, peut-être, des habitations qui sont parties en fumée.[1]

Incendie_Luminy.jpg (Photo REUTERS/PHILIPPE LAURENSON)

Même si les études montrent que de tous temps il y a eu des incendies de forêts, même si ces mêmes études montrent que la végétation (et par là-même les pinèdes) est plus dense maintenant qu'elle ne l'était au Moyen-âge, était-ce une raison pour que la folle inconscience humaine détruise en quelques minutes un cadre de vie tant convoité et apprécié ?

Il fait déjà tellement chaud en ce matin du 23 juillet que toute larme versée ou toute salive secrétée sera vite séchée par le vent qui a repris.

Messieurs les Pompiers, "Chapeau !" pour le travail que vous accomplissez surtout quand on connaît vos conditions de travail.

Notes

[1] Article du "Monde" paru sur internet d'où j'ai extrait a photo illustrant cet article

vendredi 24 avril 2009

Marégraphe

Maregraphe.JPGEn légende de la photo (ci-contre) parue dans le quotidien "La Provence" du 5 avril dernier, il est écrit que s'il est admis par tous que le Mont Blanc culmine à 4807 m, [1] c'est par rapport au niveau zéro de la mer. C'est le marégraphe installé sur la Corniche à Marseille qui, depuis 1885, détermine ce point 0. Un nouvel appareil numérique sera installé dans la bâtisse d'ici quelques jours.

Quelques jours après, effectivement, dans "La Provence" du 15 avril, nouvel article sur le marégraphe.

Mais avant de parler l'existence du lieu et de l'objet, un constat :

Depuis 1885, le niveau de la Méditerranée est monté de 11 centimètres !! La suite de l'article évidemment parle des conséquences du réchauffement climatique qui ferait que d'ici 50 ans la mer montera de 1,50 m (selon les dires d'Alain Coulomb, chef du département de géodésie et nivellement de l'Institut géographique national -IGN-) avec le risque de voir nos côtes immergées, comme cela se passe déjà aux Maldives où de nombreux habitants ont été obligés de quitter leur île pour s'installer dans les terres.

Pour en revenir à l'histoire du magrégraphe, "La Provence" précise qu'en 1864, une décision fut prise à Berlin : Les hauteurs de chaque pays seraient rapportées à un point zéro solidement établi. Et ce n'est donc qu'en 1885 que l'abri de ce repère fondamental a été définitivement choisi.

Pourquoi Marseille ? Parce que, outre le fait que ce soit un grand port, les marées sont peu importantes en Méditerranée.

C'est donc à l'anse Calvo, sur un promontoire, que fut érigé ce bâtiment unique au monde !!! Toutes les altitudes de France sont déterminées à partir de ce point. ("La Provence" précise d'ailleurs qu'il existe une vingtaine d'autres marégraphes en France destinés à la navigation).

Le marégraphe de Marseille est très rarement ouvert au public et une quinzaine de gardiens se sont succédés (jusqu'en 1988) pour "surveiller" ce lieu "stratégique". Depuis la surveillance se fait de façon électronique.

L'appareil [2]original à "marégrammes" y est soigneusement conservé avec toutes les archives à proximité d'un rivet scellé au sol matérialisant le point zéro.

Le magrégraphe numérique actuel [3] fournit des données toutes les dix minutes directement transmises à un laboratoire anglais... les marégrammes dessinés par la pointe en diamant faisant l'objet d'un relevé hebdomadaire. Le système "acoustique" actuel devait être remplacé prochainement par un appareil au système "radar" qui aura une double fonction : celle de relever le niveau de la mer et celle de transmettre des données aux satellites terrestre pour l'étude des évolutions climatiques.

Notes

[1] Je me dois de "corriger" les dires du journaliste : Avec une altitude de 4 810,90 mètres (Le Monde), il est le plus haut sommet d'Europe occidentale et le cinquième sur le plan continental en considérant les montagnes du Caucase

[2] partie intégrante du patrimoine marseillais et national

[3] -et, semble-t-il malheureusement, peu performant-

dimanche 12 avril 2009

Illustres "inconnus" : Honoré d'Estienne d'Orves


Courant 2008 le journal "La Provence" rappelle à la mémoire de ses lecteurs l'origine de noms, de rues ou de places, portés par d'"Illustres" inconnus ! Inconnus ? Oui, si l'on veut !

Tout bon Marseillais connaît le Cours d'Estienne d'Orves. Qui était-il ?

Le 23 janvier 1945, le conseil municipal de l'époque donna le nom "Honoré d'Estienne d'Orves" à l'ancien "Quai du Canal", ainsi qu'une partie de la "Place aux Huiles".

En fait Honoré d'Estienne d'Orves n'était absolument pas marseillais, même si sa famille était d'origine provençale. Le conseil municipal a voulu rendre hommage à ce Capitaine de frégate fusillé en août 1941 par les Allemands au Mont Valérien (dans la région parisienne, à Suresnes), résistant de la première heure qui, dès juillet 1940, avait rejoint le général de Gaulle à Londres.

(Encart de la Provence du 23 février 2008)


Illustres "inconnus" : Emmanuel Allar

[1]

N'ayant eu droit qu'à quelques lignes, je vais les recopier in extenso.

Allar Emmanuel (Marseille 3 septembre 1833-2 août 1910) était un ouvrier, puis imprimeur lithographe, élu conseillé municipal avant de devenir adjoint au maire en 1878. Après la victoire des opportunistes menés par Ramagni [2] en 1879, il est élu en 1880 et anime le groupe radical du conseil municipal. En 1881, il entre dans l'opposition et démissionne en 1882. Réélu en 1884, il devient maire de Marseille le 16 mai 1884. Après la dissolution du conseil municipal en 1887, il redevient maire en 1908 et meurt en fonction deux ans plus tard.

En cherchant sur un plan de Marseille, je viens de voir qu'il a donné son nom à une rue dans le quartier de la Pomme ! Combien de Marseillais en avait entendu parler ???

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !


Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 16 juillet 2008

[2] qui d'après la liste trouvée sur le net, fut également maire

Illustres "inconnus" : Eugène Pierre

[1]

Eugène Pierre était fils d'un tuilier du quartier Saint Henri, à Marseille. Il devint avocat, d'abord à Paris puis, dès 1892, à Marseille. Il entra en politique pour s'opposer à Bernard Cadenat, marxiste, qui était solidement implanté dans le quartier de la Belle de Mai.

Eugène Pierre fut élu au conseil municipal dans l'équipe d'Amable Chanot qui, à la suite d'un échec à la députation, démissionnait de son poste de maire, en 1914. Eugène Pierre succéda alors à Amable Chanot au poste de maire.

Ses faits de maire ? Il sut, pendant toute la durée de la Première Guerre Mondiale,[2] par son mérite, être respecté par les Marseillais.

Une rue du quartier du Camas porte son nom.

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !


Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 13 mars 2008

[2] -Pierre Guiral, historien, dit qu'il affronta et surmonta les épreuves de toute sorte qu'entraîne nécessairement un conflit interminable et meurtrier-

Illustres "inconnus" : Amable Chanot


[1]
Dans un précédent article j'avais évoqué l'existence de Siméon Flaissières. L'article de La Provence concernant Amable Chanot nous apprend qu'en fait Siméon Flaissières avait été contraint de démissionner, ayant eu 8 de ses conseillers jugés responsables du déficit abyssal des finances municipales ! Et du coup, Marseille avait été placée sous la tutelle d'une délégation spéciale (l'article spécifie d'ailleurs à ce sujet que ce n'était ni la première fois ni la dernière… !!!). Après deux mois de tutelle, la liste républicaine et anti-collectiviste de Amable Chanot fut majoritaire dans les suffrages.

Actuellement le nom de Chanot est associé au parc des expositions où se tient toutes les années la Foire Internationale de Marseille. Ce parc est un ancien champ de manœuvres où se déroula en 1906 la spectaculaire exposition coloniale (à l'initiative de Jules Charles-Roux, grand père d'Edmonde Charles-Roux)..

Malgré ses deux mandats (1902 à 1908 et 1912 à 1914), il ne laissa pas de grandes œuvres. Même si 1905 vit l'inauguration du Pont transbordeur, son existence était due à une initiative privée.

Par contre, il avait projeté la démolition des vieux quartiers de la Bourse. La rénovation de ce quartier n'eut lieu en fait que dans les années 1970 !

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !


Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 4 mars 2008

Illustres "inconnus" : Félix Baret


[1]
Quant on parle de Marseille à la fin du XIXe siècle, c'est en termes assez paradoxaux ! D'un côté la vie est prospère et dynamique (grâce entre autres au négoce colonial), d'un autre côté elle a un aspect "moyenâgeux" particulièrement en ce qui concerne son système d'évacuation des eaux usées (égouts sous dimensionnés au centre ville et inexistants au-delà)[2].

Les Marseillais se souviennent sans doute des tinettes [3]. Les maisons n'étant pas aménagées de fosses septiques ou de tout à l'égout, les occupants faisaient leurs besoins dans des sceaux hygiéniques qui étaient vidés tous les jours dans le "torpilleur", camion spécial chargé de vider ces sceaux. Autant dire que quand les Marseillais avaient raté le "torpilleur", ils ne se gênaient pas pour vider leurs sceaux dans les caniveaux ! Bonjour la salubrité et l'hygiène !!!

En mai 1887, Félix Baret, avocat originaire de Gardanne, est élu maire de Marseille et sa priorité est de créer immédiatement un réseau d'égouts pour les 400 000 habitants de l'époque. Plus de 150 km de galeries souterraines vont être percées avec un grand collecteur aboutissant à la calanque de Cortiou[4] [5]
Les historiens décrivent Félix Baret comme un maire éclairé et efficace, à l'origine de la construction du Palais de la Bourse et de l'Hôtel des Postes de Colbert. Il créera aussi le premier lycée de jeunes filles de la ville, rue Montgrand. Mais n'étant pas un réel politicien, il se retirera après son premier mandat.
La ville de Marseille lui rend hommage en donnant son nom à la plus belle des places de la ville… du moment !!!

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !






Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 25 février 2008

[2] Il est bon de rappeler que Marseille possède actuellement la plus grande station d'épuration d'Europe… Autres temps, autres mœurs !

[3] quand nous sommes rentrés d'Afrique en 1980, ce système existait encore dans le quartier des Caillols !

[4] cette calanque marque le début des calanques moins connues du grand public. Elle est paradoxale : elle est à la fois magnifique et répugnante. Répugnante car toutes les eaux usées de l'agglomération Marseillaise se déversent en fleuve saumâtre dans la Méditerranée laissant échapper une odeur nauséabonde. Magnifique car le cadre est grandiose avec son tapis de fleurs, les pins et la vue sur l'île de Riou.

[5] "Cortiou... Calanque merveilleuse ; calanque défigurée !.. Ce fut un écrin de pierres blanches autour du saphir de la mer. Ce n’est plus qu’un cirque pelé, au creux duquel débouche un conduit monumental qui crache dans la Méditerranée les ordures d’un million de personnes." J.Y. COUSTEAU

Illustres "inconnus" : Augustin Rabatau

[1]

Le Boulevard Rabatau : quel Marseillais ne le connaît pas, ou alors il n'est pas Marseillais !

Il doit son nom à Augustin Rabatau, capitaine au long cours sur la route des Indes, chef d'un bataillon de la Garde nationale pendant les émeutes de 1848, armateur….

Il occupa le poste de maire qu'il ne doit qu'à sa poigne ! En 1874, les souvenirs de la Commune sont encore douloureux. Paris place ce "conservateur clérical" président du tribunal de commerce, à la tête d'un conseil municipal déchu de son autorité.

Il n'occupa ce poste que de février 1874 à novembre 1875. Il ne laissa donc pas une grande trace de son passage dans l'histoire de Marseille qui ne l'oublie quand même pas puisqu'en 1878 le boulevard Rabatau est ainsi appelé !

Peut-être lui attribua-t-on ce moment de gloire au fait qu'il mourut (le 5 novembre 1875, lors de l'épidémie de variole) alors qu'il était en fonction.

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !



Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 25 février 2008… également !

samedi 11 avril 2009

Illustres "inconnus" : Jacques de Noailles

[1]

Seules quelques lignes lui sont consacrées. Je les "livre" dans leur intégralité !

Noailles Jacques de (Paris, 1653-1712) était lieutenant général des galères. Avec ses navires, il participe aux bombardements d'Alger (1682), de Gênes (1684), à la victoire de Bévézier (1690), au siège de Barcelone (1696) et de Cadis (1702). Pendant 24 ans, il a résidé à Marseille. En souvenir de ce séjour, le nom de Noailles a été donné à une partie de la Canebière.

Le quartier est suffisamment réputé (en bien ou en mal !) pour qu'on en connaisse l'origine de son nom ;) .

Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 26 juillet 2008

Illustres "inconnus" : Paul Marie Constantin Oddo

[1]

Il est dommage, quand on prend connaissance des faits de certains illustres "inconnus", de constater que l'hommage qui leur est rendu, par l'attribution de leur nom à une rue [2], n'est pas à la hauteur de la reconnaissance que les urbanistes devraient avoir pour eux.

Il en est ainsi pour Paul Marie Constantin Oddo Là encore, seules quelques lignes lui sont consacrées et une fois encore je les "livre" dans leur intégralité !

Oddo Paul Marie Constantin (Marseille 6 juin 1860 – 21 juin 1926) était externe des hôpitaux en 1880, interne en 1881. En 1884, à l'occasion d'une épidémie de choléra, le Pharo fut transformé en hôpital. Oddo s'y enferma pendant plusieurs mois avec les malades et fut décoré de la médaille d'or des épidémies. Enseignant et pratiquant reconnu, le professeur Constantin Oddo était membre de nombreuses sociétés scientifiques. L'académie de Marseille l'élut en 1919…


Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 29 juillet 2008

[2] à Marseille, le Boulevard Oddo se trouve dans un quartier "industriel", donc nullement en rapport avec "l'individu"

Illustres "inconnus" : Siméon Flaissières


[1]
Qui est Siméon Flaissières ? Comme le dit l'article de "La Provence" : aucune rue, aucune place, aucun boulevard, aucune impasse même ne porte son nom ! C'est, il est vrai, à sa demande.

Le bon docteur Flaissières a quand même administré Marseille pendant 32 ans ! Seul Gaston Defferre a fait mieux (d'une année !). Il a été élu de 1892 à 1902 puis de 1919 à sa mort en 1931.

A son actif ? La reconstruction de l'Opéra et la réalisation des escaliers de la gare Saint Charles !

Il fut "lâché" par les pouvoirs publics lorsqu'il s'est montré insensible à la détresse des réfugiés arméniens arrivant massivement à Marseille. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle il a voulu reposer parmi les indigents dans la fosse commune de Saint Pierre.

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !



Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 1er mars 2008

Illustres "inconnus" : Théodore Bernex


[1]
Place Bernex : ça vous dit quelque chose ? C'est la place qui se trouve en haut du Boulevard Longchamp devant le Palais du même nom, à la croisée des Rues Leverrier et Espérandieu et du Boulevard Philippon.

Qui était Théodore Bernex ?

Né en 1813, fils d'Anthelme Bernex, -alors "promoteur immobilier"-, et de demoiselle Philippon (tiens ! tiens ! voilà donc l'origine de l'appellation du boulevard du même nom ?), celle-ci a apporté en dot un vaste terrain ayant appartenu au "Chapitre de la Major" [2] -qu'Anthelme Bernex lotit en constituant ainsi le "quartier Longchamp"-, Théodore Bernex devint un homme d'affaires –son père lui ayant transmis sa passion de construire et d'aménager– et entra au conseil municipal de Marseille en 1858 et fut élu maire en 1864 et le resta jusqu'en 1870.

Théodore-Antoine Bernex, en tant que conseillé, a "piloté" le percement de la "rue impériale" aujourd'hui "Rue de la République" et l'élargissement de la rue Noailles maintenant intégrée à la Canebière. En tant que maire il fit prolonger la Rue Paradis jusqu'au Prado, fit élargir une trentaine de rue et confia la réalisation du Palais Longchamp à l'architecte Espérandieu (Tiens ! Encore un nom de rue élucidé !!!).

Bernex voulait pour Marseille des artères et "promenades" élégantes pour rivaliser avec la capitale.

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !



Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 24 février 2008

[2] (est-ce que le nom de "Chapitre" donné au bas du boulevard Longchamp, devant la poste des Réformés, viendrait du "Chapitre de la Major" ?),

lundi 12 janvier 2009

Exposition Van Gogh-Monticelli

affiche expo
Dimanche, 11 janvier 2009, dernier jour de cette exposition qui se déroulait à la Vielle Charité à Marseille. « Exploit » ? Nous avons réussi à y aller.

Nous y avons découvert un peintre exceptionnel : MONTICELLI, Adolphe de son prénom !

Certaines oeuvres de Van Gogh, largement inspirées de Monticelli, n'étaient pas à la hauteur de celles plus connues. Mais il est vrai que Monticelli lui a sans doute appris la maitrise de la luminosité et des couleurs comme nous avons pu le constater avec d'autres de ses très belles oeuvres.

Nous avons acheté le catalogue de l'exposition. Il comporte des renseignements fort intéressants et de tous ordres sur Van Gogh et Monticelli, voire aussi sur les peintres qui ont inspiré Monticelli tel que Narcisse Virgilio Díaz (Diaz de la Pena, pure merveille aussi !), mais également les photos de toutes les peintures exposées. Et là... grosse déception ! La grande majorité des photos ne rendent absolument pas la luminosité et les couleurs des « toiles » originales. Il me faudra trouver peut-être ailleurs des reproductions plus fidèles. Cela sera-t-il possible ? Dans un premier temps, rien de mieux sur le net. Il faudra que j'aille voir ou revoir les oeuvres « en vrai » !!!



(Petite anecdote familiale : Eh ! Les enfants ! Nous y avons rencontré G. Arty... vous vous rappelez ? Oui, bien sûr ! Très gentiment il nous a rejoints dans une des salles pour nous demander de vos nouvelles !)