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dimanche 12 avril 2009

Illustres "inconnus" : Félix Baret


[1]
Quant on parle de Marseille à la fin du XIXe siècle, c'est en termes assez paradoxaux ! D'un côté la vie est prospère et dynamique (grâce entre autres au négoce colonial), d'un autre côté elle a un aspect "moyenâgeux" particulièrement en ce qui concerne son système d'évacuation des eaux usées (égouts sous dimensionnés au centre ville et inexistants au-delà)[2].

Les Marseillais se souviennent sans doute des tinettes [3]. Les maisons n'étant pas aménagées de fosses septiques ou de tout à l'égout, les occupants faisaient leurs besoins dans des sceaux hygiéniques qui étaient vidés tous les jours dans le "torpilleur", camion spécial chargé de vider ces sceaux. Autant dire que quand les Marseillais avaient raté le "torpilleur", ils ne se gênaient pas pour vider leurs sceaux dans les caniveaux ! Bonjour la salubrité et l'hygiène !!!

En mai 1887, Félix Baret, avocat originaire de Gardanne, est élu maire de Marseille et sa priorité est de créer immédiatement un réseau d'égouts pour les 400 000 habitants de l'époque. Plus de 150 km de galeries souterraines vont être percées avec un grand collecteur aboutissant à la calanque de Cortiou[4] [5]
Les historiens décrivent Félix Baret comme un maire éclairé et efficace, à l'origine de la construction du Palais de la Bourse et de l'Hôtel des Postes de Colbert. Il créera aussi le premier lycée de jeunes filles de la ville, rue Montgrand. Mais n'étant pas un réel politicien, il se retirera après son premier mandat.
La ville de Marseille lui rend hommage en donnant son nom à la plus belle des places de la ville… du moment !!!

Il a donc été un des cinquante maires de Marseille !






Notes

[1] Article paru dans "La Provence" du 25 février 2008

[2] Il est bon de rappeler que Marseille possède actuellement la plus grande station d'épuration d'Europe… Autres temps, autres mœurs !

[3] quand nous sommes rentrés d'Afrique en 1980, ce système existait encore dans le quartier des Caillols !

[4] cette calanque marque le début des calanques moins connues du grand public. Elle est paradoxale : elle est à la fois magnifique et répugnante. Répugnante car toutes les eaux usées de l'agglomération Marseillaise se déversent en fleuve saumâtre dans la Méditerranée laissant échapper une odeur nauséabonde. Magnifique car le cadre est grandiose avec son tapis de fleurs, les pins et la vue sur l'île de Riou.

[5] "Cortiou... Calanque merveilleuse ; calanque défigurée !.. Ce fut un écrin de pierres blanches autour du saphir de la mer. Ce n’est plus qu’un cirque pelé, au creux duquel débouche un conduit monumental qui crache dans la Méditerranée les ordures d’un million de personnes." J.Y. COUSTEAU